Série : cartes postales anciennes montrant des murs en pierre sèche 3 - LES PIERRIERS DU PLATEAU DE GERGOVIE (PUY-DE-DÔME) Series: Old postcards showing dry stone walls 3 - THE CLEARANCE STONE HEAPS OF THE PLATEAU DE GERGOVIE, PUY-DE-DÔME Christian Lassure
Si les cabanes en pierre sèche ont eu droit aux honneurs de la carte postale dès l'âge d'or de ce support, en revanche les murs de pierre sèche et surtout les pierriers n'ont guère attiré l'attention des photographes. Il arrive qu'une carte postale laisse voir un mur mais celui-ci n'en est jamais le sujet central, s'il est là, dans le champ de la prise de vue, c'est par le hasard des choses. Et que dire du pierrier, du tas de pierres parementé d'origine agricole ? Il est d'une rareté extrême et ce n'est qu'après avoir compulsé des milliers de cartes postales que nous sommes tombé sur une carte ancienne où, au premier plan, trônait un pierrier parementé. Il s'agit d'une carte du plateau de Gergovie, situé à 10 km au sud de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme et censé être le lieu de la bataille de Gergovie ayant opposé Vercingétorix à César en 52 avant J. C. En 1903, un quart de siècle après les fouilles qu'y fit effectuer Napoléon III, on édifia en bordure du plateau un monument évoquant la victoire du chef des Arvernes (1).
Dans ce cas précis, la présence du pierrier toutefois n'est pas fortuite, elle est due au choix du photographe qui, voulant photographier le monument, a mis au premier plan une étendue de plateau et ses pierriers, reléguant à un plan intermédiaire l'édicule en fome de clystère. Ce sont apparemment trois pierriers qui s'échelonnent vers l'horizon. Nous ne serions pas surpris si le photographe avait cherché à suggérer un pan de muraille gauloise, un reste de fortification arverne.
Sur une autre carte postale, datant des années 1920-1930, une présentation voisine a été adoptée par le photographe. Au premier plan, à droite, on observe un petit tas de pierraille qui ne paie pas de mine et, dans un plan intermédiaire, le monument en forme de couronne à trois pattes. La légende « 2 PÉRIGNAT-lès-SARLIÈVE - Monument de Gergovie » sonne comme une revendication du monument par rapport à un autre village, lui aussi placé au pied du plateau, Gergovie, ex-Merdogne.
La rareté de la végétation sur les photos indique que l'abandon de la culture (vigne ?) sur cette partie du plateau était encore récent à l'époque. Sur une vue prise d'avion dans les années 1950, le périmètre extérieur et les subdivisions du parcellaire (murets, chemins, etc.) sont encore bien apparents.
Enfin, une vue aérienne rapprochée du monument laisse entrevoir, dans une parcelle en arrière de celui-ci, plusieurs pierriers de même configuration que celui de la première carte postale.
NOTE
(1) Ce monument est l'œuvre de Jean Teillard, architecte de la ville de Clermont-Ferrand. Le socle en a été consolidé sur son pourtour par un massif de maçonnerie à degrés à la fin des années 1950. Accessoirement, ce renforcement a eu l'heur d'améliorer l'aspect général de l'édifice.
Pour imprimer, passer en format paysage © Christian Lassure 20 mai 2010 / May 20th, 2010 - Complété le 1er juin 2010 / Augmented on June 1st 2010
Référence à citer / To be referenced as :
Série : cartes postales anciennes montrant des murs en pierre sèche 1 - C'est au pied du mur (en pierre sèche) qu'on voit... le photographe 3 - Les pierriers du plateau de Gergovie (Puy-de-Dôme) 4 - Mur en pierre sèche au couronnement de blocs de pression en Corse méridionale |