COMMUNICATION DE M. JEAN LAFFITTE À LA SUITE DE L'ARTICLE CONSACRÉ

À LA CABANE EN PIERRE SÈCHE DU COL DU CLAPIER À CAUSSOLS (ALPES-MARITIMES)

 

 

Juste un petit additif qui me paraît être intéressant à signaler à propos de votre article sur la cabane du col du Clapier.

M.Philippe de Beauchamp a édité chez Edisud, en 1992, un livre intitulé : L'Architecture Rurale des Alpes-Maritimes. A la page 80, au chapitre « Les Cabanes en Pierre Sèche », on lit : « Au sommet, un trou recouvert d'une dalle laisse un passage pour la fumée.».

Et voilà qu'en 2006 le même auteur sort un livre aux éditions Serre intitulé Caussols. A la page 30 on retrouve la même phrase. Les deux sujets sur les cabanes en pierre sèche du plateau de Caussols sont vite traités. Mais cette histoire de dalle qui laisse passer la fumée n'est pas passée inaperçue pour tout le monde. Depuis la parution de ces deux ouvrages, j'ai pu constater sur le terrain que plusieurs cabanes jusqu'alors en bon état étaient depuis délestées de leur dalle faîtière, dont le rôle n'est pas servir de conduit de cheminée mais de maintenir la voûte bien assisée. Cette dalle est en général très lourde. On imagine mal le paysan escalader sa cabane pour enlever cette dalle, redescendre se chauffer et remonter sur sa cabane pour remettre en place la dalle une fois son « chauffage » éteint. Cela fragilise les dernières assises de la voûte. Malheureusement ces écrits font foi et aujourd'hui bon nombre de Caussolois et autres croient dur comme fer à cette légende mise en place par M. de Beauchamp.

La cabane du Col du Clapier a donc subi les assauts de ces faiseurs de feu, chasseurs et surtout touristes qui, pour ne pas s'enfumer, ont à plusieurs reprises enlevé la dalle, puis ont remis celle-ci en rajoutant des pierres, etc. Ces feux se font soit directement sur les pierres du mur intérieur avec un cercle de pierres pour en délimiter le tour, soit au milieu avec le même principe de pierres autour. La dalle faîtière est évidemment absente, ou alors poussée sur le côté et déjà quelques pierres de la voûte sont tombées. J'ai même vu des banquettes faites avec des grosses pierres récupérées sur la cabane même pour que plusieurs personnes puissent s'y asseoir. Plusieurs cabanes encore en très bon état se sont vu ainsi « décalottées.». Je ne donne pas cher de leur « peau.».

On ne fait pas de feu dans les cabanes : cela casse les pierres et fragilise l'édifice. Le feu se fait dehors devant la cabane. Aucune cheminée n'a été construite dans ces édifices, du moins à Caussols et dans les Alpes-Maritimes.

Jean Laffitte,
29 août 2008

Sur les idées fausses couramment rencontrées à propos des cabanes en pierre sèche, cf la page qui leur est consacrée dans www.pierreseche.com, et plus particulièrement le chapitre No 2 : « Les interstices entre les pierres sèches formant la maçonnerie d'une cabane suffisent à assurer le tirage d'un foyer ».

Tout comme les maisons, les cabanes en pierre sèche pouvaient être dotées d'une cheminée pour faire du feu, à preuve l'exemple suivant provenant d'une cabane de la Dordogne. La cheminée est réservée dans la paroi. Les montants, obliques et convergents, sont coiffés par un linteau posé sur la tranche. La maçonnerie est jointoyée au mortier de terre et enduite d’un mortier de chaux (photo Dominique Repérant, dessin Christian Lassure).

 

     

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© Christian Lassure

30 août 2008 / August 30th, 2008

 

Référence à citer / To be referenced as :

 

Communication de M. Jean Laffitte à la suite de l'article consacré à la cabane en pierre sèche du Col du Clapier à Caussols (Alpes-Maritimes)

http://pierreseche.chez-alice.fr/communication_de_jean_laffitte.htm

30 août 2008 / August 30th, 2008

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