Muret bordant un ancien verger à Villaines-en-Duesmois (Côte-d'Or). Cet ouvrage attire l'attention par son parement constitué d'assises obliques, plus ou moins régulières, de petites pierres lenticulaires. Une file de grandes lauses disposées à plat couvre le muret partout à la même hauteur. Photo Dominique Repérant.

Le Jas des Terres-du-Roux est un ensemble pastoral situé au lieudit Contadour sur le commune de Redortiers, dans la montagne de Lure, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Situé au lieudit Contadour (lieu où l'on compte les bêtes), le jas est un enclos rectangulaire orienté N-O / S-E (dans le sens de sa longueur) et réunissant une bergerie, une cabane de berger et une citerne à eau de pluie. L'ensemble est à 1280 m d'altitude. L'accès se fait par le petit côté S-E, à gauche de la citerne ; la bergerie longe le grand côté de droite, la cabane du berger occupe l'angle entre le petit côté du fond et le mur formant le grand côté de gauche. On peut penser qu'une barrière en bois fermait la cour à l'origine. Photo Jean Laffitte.

À l'aube de l'année 2024, ce « cabanon pointu » de Forcalquier (04) affiche sa « date de naissance » (1824) et son âge (deux siècles). En même temps qu'il nous laisse découvrir son ancienneté, l'édifice  renvoie à cette période  de l'histoire de France qui vit les anciennes propriétés de la noblesse et de l'Église ainsi que les communaux villageois être lotis, vendus et transformés en champs avec murs de clôture et abris en pierre sèche. Le millésime est gravé sur le parement bien aplani d'une pierre blanche facile à tailler. Au dessus, une deuxième pierre blanche exhibe une croix protectrice.

Des photos noir et blanc datant de 1971 nous donnent une vue complète de la cabane, entourée de jeunes personnes apparemment en train de procéder, dans la bonne humeur, à son relevé.

Page 1 de la jaquette de la première édition (1952) de Dry Stone Walling (littéralement « muraillage à pierre sèche »), le tout premier manuel de maçonnerie à pierre sèche à être publié en langue anglaise. Son auteur : l'Écossais Frederick Rainsford-Hannay.
Deux muraillers remontent un tronçon de mur : l'un, à l'avant et d'un côté du mur, pose une boutisse traversante tandis que l'autre, à l'arrière et de l'autre côté du mur; met en forme un moellon à coups de massette. Derrière lui, on aperçoit le mur fini avec ses deux parements et son chaperon de pierres taillées en demi-cercle.

Couverture du manuel de Curtis P. Fields, The Forgotten Art of Building a Stone Wall, an Illustrated Guide to Dry Wall Construction (Yankee Publishing, 1971, 61 p.).
Il s'agit du tout premier manuel de construction à sec à être publié aux États-Unis d'Amérique. L'auteur, devenu en 1938 propriétaire d'une ancienne ferme près du village de Woodstock dans l'État du Vermont (Nouvelle Angleterre), consacre son temps libre à la restauration des murs de clôture écroulés dans les anciens champs. La pierre, qui est du micaschiste, se fend et se pose bien. Notre murailleur américain met à profit l'expérience acquise dans le remontage et l'amélioration de ces murs pour faire publier en 1971 un manuel destiné aux passionnés comme lui. L'ouvrage sera un succès de librairie.
La photo de couverture représente un échalier de quatre longs blocs saillants permettant de monter sur une terrasse d'où l'on peut observer les pâtures et les forêts des collines du New Hamshire voisin. Curtis P. Fields indique que la partie non visible de chaque marche fait environ les deux tiers de la longueur totale de la pierre et a été soigneusement et suffisamment lestée pour ne pas se mettre à branler.