LES MURS À THANGKA DES GRANDS MONASTÈRES TIBÉTAINS Christian Lassure, agrégé de l'Université Un « mur à thangka » est une construction en maçonnerie de pierre servant à la suspension, en plein air, de thangkas géants, ou monumentaux [1], en brocart de soie, en tibétain « gos sku » / « go ku » (« image en tissu »), dans certains grands monastères bouddhistes de la région autonome du Tibet en Chine. Le mur, qui se dresse sur un versant de colline et domine le complexe monastique, se présente sous la forme d'un bâtiment de plan rectangulaire, très étroit, très allongé et très haut, qui se termine par un toit plat ceint d'un parapet et dont la façade antérieure accuse un fruit prononcé. L'aspect général n'est pas sans évoquer, toutes proportions gardées, un écran plat d'ordinateur (la littérature sur ces murs les compare aussi à des « écrans de cinéma en plein air » et à des « tableaux noirs »). Le mur à thangka est utilisé principalement lors des fêtes de l'exposition du Bouddha, lesquelles se déroulent à diverses dates du calendrier tibétain selon les monastères. Une terrasse plus ou moins large est aménagée en avant du mur pour accueillir les fidèles. La découverte de ces édifices très particuliers à travers des photos mises en ligne sur l'Internet, nous a incité à nous lancer dans des recherches photographiques et textuelles à leur sujet. Si le présent article en est le résultat, il est loin, toutefois, d'épuiser le sujet.
1. Appellations des murs à thangkaSelon que l'on se tienne face au côté long antérieur ou face à un des côtés étroits de l'édifice, l'impression recueillie est celle d'un mur gigantesque ou bien celle d'une tour élevée. Cela explique peut-être l'existence, dans les écrits qui abordent le sujet, des deux appellations − « mur » et « tour » − pour désigner ce type de bâtiment. Quoi qu'il en soit, le nom le plus répandu est « mur » : mur à thangka en français, thangka wall en anglais, tangamauer en allemand. 1.1 En tibétainAu monastère de Tashilhunpo à Shigatsé, le mur a pour appellations en tibétain :
Au monastère de Palcho Chode à Gyantsé, il a pour noms Les termes kugo, gos sku, goku, gheku et kiku désignent le thangka monumental (kugo étant apparement l'interversion des syllabes de goku, et gheku et kiku étant censés être la prononciation populaire de gos sku ou goku). 1.2 En anglaisDans les écrits de langue anglaise évoquant ce type de bâtiment, on parle généralement de L'explorateur américain F. Bailey Vanderhoeff, Jr., dans ses mémoires rédigés en 1938, use du terme « pylon » (pylône). 1.3 En allemandDans les légendes originelles des photos prises par les membres de l'expédition allemande au Tibet en 1938-1939, l'édifice de Palcho Chode est qualifié de « große Gebetsmauer » (grand mur à prières) tandis que son homologue à Tashilhunpo est désigné sous l'appellation de « große Tangamauer » (grand mur à thangka). 1.4 En françaisDans Tibet. Le Guide du Pèlerin de Victor Chan, traduit de l'anglais (1998), on trouve « mur à thangka » (p. 910), mais aussi « tour du gheku » (p. 457).
2. Inventaire des murs à thangka géantAu moins quatre grands monastères de la région autonome du Tibet en Chine possèdent un mur à thangka géant : Séra (à Lhassa), Palcho Chode (à Gyantsé), Tashilhunpo (à Shigatsé) et Riwo Dechen (à Qonggyai). Les murs de Séra et de Riwo Dechen sont de construction récente, ceux de Tashilhunpo et de Palcho Chode sont debout depuis plusieurs siècles. La robustesse de leur construction n'est pas étrangère à cette longévité. 2.1 Monastère de Séra à LhassaLe mur à thangka se dresse près de l'ermitage de Chöding (lieu de retraite de Tsongkhapa avant l'édification du monastère). Il est de construction récente, ayant remplacé une plateforme aménagée à flanc de colline [4]. Il n'est pas sans présenter quelque ressemblance avec son homologue de Tashilhunpo (voir infra).
Il sert à suspendre de grands thangkas du Bouddha lors de la fête du Shoton au mois d'août.
2.2 Monastère de Palcho Chode à GyantséMassif et austère, le mur à thangka du monastère de Palcho Chode se dresse en position dominante sur un versant dans l'angle nord-est de l'enceinte du monastère construite en 1425. Son érection ne serait pas antérieure aux années 1430 lorsque les thangkas monumentaux afférents furent commandités. Le mur a pour nom « gheku tower » (selon Victor Chan), « goku tramsa » (selon The Tibet Album), ou « gos sku thang sa » (selon Michael Henss, qui reprend également l'appellation de « gos sku spe'u » pour le désigner) [5].
Lors de la fête de Gyantsé, le 15e jour du 4e mois de l'année tibétaine [6], il sert, une année sur deux, à suspendre le thangka monumental de Sakyamuni, conservé dans un sac de cuir dans la chapelle de Dorje Ying. Il alterne, l'année suivante, avec le gos sku de Maitreya. Un troisième thangka, celui de Dipankara, n'est plus exposé en raison de son état [7].
2.3 Monastère de Tashilhunpo à ShigatséLe mur à thangka du monastère de Tashilhunpo se dresse à flanc de colline à l'extrême nord-est du complexe monastique. Grâce à sa position dominante, il se voit de très loin. C'est le plus grand et le plus majestueux des murs à thangka existants. Il fait approximativement 32 m de haut sur 42 m de longueur à la base [8].
Le mur servait à exposer des représentations gigantesques de Maitreya (le Bouddha à venir), d'Amitabha (le Bouddha de la lumière infinie) et de Sakyamuni (le Bouddha éveillé), à raison d'un thangka différent par jour, lors d'une fête se déroulant du 14e au 16e jour du 5e mois lunaire tibétain (soit les 1er, 2 et 3 juillet).
2.4 Monastère de Riwo Dechen à QonggyaiBâti à flanc de colline, le mur à thanka monumental de Riwo Dechen domine l'ensemble monastique et se voit de très loin. Il est apparemment de construction récente. Un grand thangka de Maitreya, le Bouddha à venir, est conservé dans le monastère.
3. Descriptions anciennes du mur à thangka de Tashilhunpo3.1 Samuel Turner (1800)Le mur à thangka du monastère de Tashilhunpo à Shigatsé est, selon Samuel Turner qui en publie la description en 1800 [9], un bâtiment haut et large mais étroit situé à l'extrême nord-est du complexe monastique et répondant au nom de « kugopea ». Il contient, à ce qu'on lui a rapporté, les portraits des grands lamas ainsi que d'autres sujets sacrés relevant de la mythologie bouddhiste ; il est affecté à la pratique de certains rites lors de festivités religieuses.
3.2 Collection Wise (milieu du XIXe siècle)Un détail de la carte panoramique du Tibet méridional faisant partie de ce qu'il est convenu d'appeler la collection Wise, restitue le monastère de Tashilhunpo tel qu'il était au milieu du XIXe siècle avec son mur à thangka, les mausolées des quatre panchen lamas et le jardin Kiki Naga [10].
3.3 Laurence Austine Waddell (1895)Un demi-siècle plus tard, l'explorateur britannique Laurence Austine Waddell décrit le même édifice, dénommé « gö-ku-pea » (« the stored silken pictures ») car il servait à exposer, lors de certaines fêtes, des représentations gigantesques de Maitreya et autres divinités bouddhistes que l'on déployait sur les parois du bâtiment. Les fidèles, pour leur part, appelaient le bâtiment « kiku-tamsa ». Il servait aussi d'entrepôt pour les carcasses séchées de moutons, chèvres et yaks réservées à la nourriture des moines. La large terrasse devant la structure accueillait la foule lors de l'exposition des thangkas monumentaux en juin et en novembre [11]. 3.4 William Carey (1901)La description que donne Waddell du mur à thangka, est reprise en 1901 par le missionnaire William Carey. Voyant dans ce mur d'exposition le bâtiment le plus intéressant de Tashilhunpo, il en compare la forme à celle d'un coin (« a wedge ») ou à celle de la grosse lame d'une cognée (« the broad blade of a hatchet ») et en assimile la fonction à celle d' un tableau noir ou d'un écran de cinéma gigantesques (« a gigantic blackboard or picture screen »). Non sans esprit, il qualifie l'édifice de garde-manger des moines (« the lamas' larder ») en raison de son autre fonction comme entrepôt de viandes séchées (sur le même modèle, une photo est légendée « the Lamas' Blackboard ») . Il mentionne uniquement la prononciation populaire (« kiku tamsa ») du nom du bâtiment [12]. 3.5 Sarat Chandra Das (1902)À la même époque, l'espion indo-britannique Sarat Chandra Das, qui s'est rendu au pied de l'édifice, lui donne alors plus de 200 ans d'âge et 60 pas de longueur et 30 pas de largeur, dénombre neuf étages, mentionne « kiku tamsa » comme désignation, signale son usage comme chambre froide et note que Turner en a fait un croquis en 1785 et a cru qu'il s'agissait d'un bâtiment religieux [13].
4. Description ancienne du mur à thangka de Palcho Chode4.1 F. Bailey Vanderhoef, Jr. (1938)Une description plus ou moins détaillée tant de l'extérieur que de l'intérieur du mur à thangka du monastère de Palcho Chode se trouve dans les mémoires d'un explorateur américain, F. Bailey Vanderhoef, Jr., qui séjourna à Gyantsé en 1938 pour y photographier les danses exécutées par les moines lors des festivités annuelles de l'anniversaire de Bouddha ou Saga Dawa. Il indique tout d'abord que le « pylône » (pylon en anglais), ainsi qu'il qualifie la structure, servait à l'origine non seulement pour y accrocher de gigantesques « banderoles » (banners) portant l'image du Bouddha mais aussi de « grenier à grain » (granary). Il souligne le fait que le thangka est constitué de trois parties, une partie centrale et deux parties latérales. La banderole latérale gauche est toutefois absente, ayant disparu dans des circonstances mystérieuses, à ce qu'on lui a rapporté. La rumeur y voit la main soit des Chinois, soit des Anglais. Le thangka est un assemblage de pièces de brocart découpées puis cousues et appliquées sur une toile. Les brocarts, note Vanderhoef, Jr., sont parmi les plus beaux et les plus chers : velours de Gênes, velours de Florence, tissu doré de Perse, brocart de soie français du XVIIe siècle, ainsi que pièces de tissus chinois, indiens et même japonais [14].
L'intérieur du pylône, où règne, au niveau du rez-de-chaussée, une obscurité presque complète, est divisé en plusieurs niveaux portés par d'énormes poutres de cyprès. Chaque niveau est occupé par une succession de bacs à grain disposés de part et d'autre d'une allée centrale. La communication entre les niveaux se fait par de larges escaliers situés à une des extrémités. En raison de son édification sur un versant assez abrupt, le pylône a son mur arrière réduit à une faible élévation contrairement à son mur avant, dont l'élévation, avec sa base talutée, part de bien plus bas sur le versant. Au sommet du pylône se trouve un toit plat faisant fonction de terrasse. Sous le parapet de la façade, se trouve une rangée de grosses poulies en bois encastrée dans la maçonnerie et servant à guider les cordes attachées à la bordure haute des thangkas [15]. 5. Transport, levage, dévoilement, exposition et descente d'un thangka géant5.1 À Palcho ChodeLe transport, le hissage, le dévoilement et l'exposition de gos sku au monastère de Palcho Chode en 2001 sont décrits par le tibétologue Michael Henss. Le 9 juin, à 4 h du matin, dans une des chapelles, on procède à l'ouverture des grands sacs en cuir où sont rangés les thangkas. À 5 h, le thangka central (the principal scroll) et le thangka latéral (the lateral banner) sont emportés par de jeunes fidèles jusqu'au mur à thangka où les attendent une trentaine de moines psalmodiant des soutras et soufflant dans de longues trompettes. À 6 h moins le quart, alors qu'il fait encore nuit, le thangka central est attaché dans son bord supérieur et sur toute sa largeur à une longue tringle métallique. Un peu après 6 h, une quinzaine de fidèles, se tenant au sommet plat du bâtiment-mur et derrière son mur-bahut, hissent la première tapisserie au moyen de quinze cordes attachées à la tringle. L'opération ne demande guère plus de cinq minutes. À 6 h un quart, le thangka latéral est hissé à son tour au moyen de trois cordes. Lors du soulèvement, les 18 cordes glissent sur autant de roulettes en bois fixées sous le mur-bahut sommital. Les pèlerins accomplissant intra muros leur kora, ou circumambulation, et passant au pied du mur à thangka, peuvent alors offrir des écharpes de soie à la divinité et se prosterner devant sa représentation. Vers 10 h, lorsque le soleil est sur le point d'apparaître à l'Est au-dessus des collines, les longues trompettes résonnent, signalant la fin de l'adoration et la descente de la tapisserie. Exigeant beaucoup d'attention, la manœuvre prend une demi-heure. Les thangkas sont ensuite pliés (et non pas enroulés) par des mains expertes avant d'être rapportés à leur lieu de départ. Cela prend une heure de plus. En tout et pour tout, les gos sku auront été visibles pendant quatre heures environ [16]. Cette description est la même que celle de F. Bailey Vanderhoef, Jr., laquelle toutefois a le mérite d'être accompagnée de photos remontant à huit décennies.
5.2 À Tashilhunpo Une vidéo mise en ligne par une agence de voyage chinoise met en relief l'opération de levage d'un grand thangka depuis la plateforme sommitale du kiku-tamsa de Tashilhunpo. Des groupes de deux ou trois moines assis par terre tirent à la force du poignet et en rythme les cordes de levage du kiku. Ces cordes, qui passent dans des conduits réservés à la base du parapet frontal et glissent sur des poulies en bois logées entre deux poutres, sont attachées à la tringle en bois du thangka [17].
Sur cette évocation, nous clôturerons nos investigations sur le sujet des murs à thangka, non sans signaler toutefois que l'exposition de thangkas géants en plein air se fait également sur le mur-façade d'un bâtiment, sur une plateforme pavée ou sur un support métallique épousant la pente d'une colline, autant de cas de figure qui méritent de faire l'objet d'une étude venant en complément de celle-ci.
Annexe : les grands thangkas du palais du PotalaDepuis le dernier quart du XVIIe siècle, la façade sud du palais-forteresse des pontifes tibétains offre en son milieu un vaste support pour deux thangkas géants, cousus en un seul à ce que montre l'iconographie du tournant du XXe siècle mais décousus et inversés après 1959 selon une carte postale de 1994 où cet événement eut lieu.
NOTES [1] Un thangka monumental (mot tibétain signifiant « rouleau ») est une gigantesque toile déroulable et enroulable sur laquelle est représentée le bouddha ou une autre déité du bouddhisme tibétain, selon la technique dite de l'appliqué (pièces de brocart soigneusement découpées et assemblées). Destiné à être déroulé sur un support vertical ou oblique, un thangka peut atteindre plusieurs dizaines de mètres de largeur et de hauteur. [2] Michael Aris, Views of Medieval Bhutan. The Diary and Drawings of Samuel Davis, Segindia Publications/Smithsonian Institution Press, London - Washington, DC, 1982 : « The building in the foreground is the residence of the unidentified "Tessaling Lama" and the tall construction to the rear is what Turner called the "Kugopea" (Tibetan: Gos-sku-spe'u, "Cloth-Image Tower"). Its purpose was to serve as a frame for displaying once a year a gigantic tapestry of Buddhist divinities worked in applique of a type still seen during certain festivals in Bhutan today ». Voir aussi Ronald M. Bernier, Himalayan Architecture, Farley Dickinson University Press, 1997, 196 p., p. 72 : « a building of one of the region's most extraordinary structural types [is] in the background. Turner called it a kugopea and Aris provides the Tibetan term Gos-sku-spe'u or "cloth-image tower" ». [3] Andreas Gruschke, The Cultural Monuments of Tibet's Outer Provinces: The Qinghai Part of Amdo, White Lotus Press, 2001, p. 249 : « thangka-wall, Tib. --> gökudramsa (gos sku bgram sa) ». [4] Michael Henss, Liberation from the pain of evil destinies: the giant appliqué thang kas (gos sku) at Gyantse (rgyal rtse dpal 'khor chos de), in Issues in Traditional Tibetan Art from the Seventh to the Twentieth Century, Proceedings of the Tenth Seminar of the IATS, 2003, Volume 13: Art in Tibet (Erberto F. Lo Bue dir.), International Association for Tibetan Studies. Seminar, Charles Ramble, BRILL, 2011, 240 pages, pp. 73-90, p. 87 : « Most recently a huge image tower of this kind was erected at Se ra monastery, where – as at 'Bras spungs and other places – the banner had been until then displayed over a permanent scaffolding structure on the slopes ascending behind the monastic compound ». [5] Victor Chan, Tibet Handbook, MOON publications inc., 1994, p. 420 : « In Gyantse, the gheku tower can still be seen, massive and severe, high up on the hill » ; Michael Henss, op. cit., p. 87 : « This huge 'tower for displaying the cloth image' (gos sku spe'u) inside the great enclosure wall built around the Dpal 'khor chos sde in 1425 probably was not erected before the 1430s, when the giant Gyantse banners were commissioned. This form of architectural 'image support' was constructed specifically for the display ritual ». [6] "Service by thangka wall at Palkhor Chode, Gyantse", The Tibet Album, 5 Dec. 2006, The British Museum : « People standing and sitting next to the Goku Tramsa wall of Palkhor Chode monastery, Gyantse, where the large embroidered thangka on display can just be seen in the left side of the image. This textile would be displayed during the Gyantse festival which took place in the fourth month of the Tibetan year. The wall [...] was high on the hillside around Gyantse in the north east corner of the monastery ». [7] Michael Henss, op. cit., p. 86 : « Because the damaged Dīpankara gos ku is not displayed, the display of the Maitreya alternates annually within a two-year cycle with the Sakyamuni gos ku ». [8] Michael Henss, op. cit., p. 87 : « the largest intact tower that has survived is at Bkra shis lhun po [Tashilhunpo]. This is approximately 32 meters in height and 42 meters in width (at the base) and was constructed in 1468 for the display of Sman bla don grub's giant Buddha banner (circa 28 by 19 m) ». [9] Samuel Turner, An Account of an Embassy to the Court of the Teshoo Lama in Tibet: Containing a Narrative of a Journey Through Bootan, and Part of Tibet, G. and W. Nicol, London, 1800, 473 p. P. 313 : « Here [towards the extreme limits of the monastery upon the north east] stood a lofty and broad, but shallow edifice, styled Kugopea, filled, as I was informed, with portraits of the sovereign Lamas, and with other sacred subjects appertaining to their mythology ; and solemnly dedicated to the festive celebration of some mystic rites of their religion » – P. 314 : « A view of the dwelling of Tessaling Lama, with the religious edifice styled Kugopea, on the north eastern boundary of the monastery of Teshoo Loomboo [Tashilhunpo], is given in the annexed plate ». [10] Diana Lange, There’s More Than Meets the Eye with These Maps of Tibet, sur le site de The Rubin, November 28, 2016 : « Tashilhunpo Monastery with the big thangka wall, the four Panchen Lama mausoleums, and the Kiki Naga Garden; detail of the panoramic map of Southern Tibet © The British Library Board, Add. Or. 3016, Folio 2 (detail) ». [11] Laurence Austine Waddell, The Buddhism of Tibet, or Lamaism, With Its Mystic Cults, Symbolism and Mythology and in Its Relation to Indian Buddhism, W.H. Allen & Co, Limited, London, 1895, p. 272 : « Hard by the last-named premises, is to be observed a lofty building of rubble-stone, reared to the amazing height of nine storeys. This edifice, which forms a very remarkable object on the hill-side, was sketched by Turner, who visited Tashi-lhumpo one hundred years ago, and his drawing of it is here annexed on opposite page. It is called Gö-Ku-pea, or "The Stored Silken Pictures," as it is used to exhibit at certain festivals the gigantic pictures of Maitreya and other Buddhist deities, which are brought out and hung high up as great sheets outside the walls of the tall building. By the vulgar it is called Kiku Tamsa. It is used as a storehouse for the dried carcasses of sheep, goats, and yak, which are kept in stock for feeding the inmates of the monastery. A wide-walled yard fronts the Kiku Tamsa, and this space is thronged by a motley crowd when (as is the custom in June and November) the pictures are exhibited ». P. 273 : « The "Gö-Ku-pea" or "Kiku-Tamsa" Tower at Tashi-lhunpo ». After Turner. [12] William Carey, Adventures in Tibet: Including the Diary of Miss Annie R. Taylor's Remarkable Journey From Tau-Cahu to Ta-Chien-Lu Through the Heart of the "Forbidden Land", United society of Christian endeavor, 1901, 285 pages, p. 101 : « The most interesting building at Tashi Lhunpo is that called the Kiku Tamsa. It is nine stories high, and tapers upwards like a wedge or like the broad blade of a hatchet. It is the lamas' larder, being filled with dried carcasses of sheep, yak, and goat, for the monastic table. But it is also a gigantic blackboard or picture screen, and this purpose determined its peculiar shape. A large enclosure fronts the building; and twice a year, in June and November, immense crowds gather to gaze on the silken pictures of Buddhist deities which are hung over it for exhibition. These pictures are a hundred feet long. The chief favorite is Jampa, the "Loving ", the Buddha that is to be. Pilgrims come from long distances to see this picture, and press forward to kiss its silken fringe ». [13] Sarat Chandra Das, Journey to Lhasa in Central Tibet, J. Murray, 1902, 285 p., pp. 117 et 274. P. 117 : « Some 200 paces farther on in the same drection, we came to a huge stone building called Kiku-tamsa. It is about 60 paces in length and 30 in breadth, and I counted nine stories in it. Though it is upwards of two hundred years old, it is still in excellent repair. Captain Turner made a sketch of it in 1785, but he mistook it for "a religious edifice." It is at present used as a store for dried carcasses of yaks, sheep, and goats. Every year, in the latter part of November, all the sacred pictures of the Labrang are hung up on this building for the benefit of the people, who, by touching these paintings with their foreheads, receive the blessings of the gods they represent ». [14] F. Bailey Vanderhoef, Jr., A Glimpse of Another World: A Journey Through Western Tibet (1938), edited with a foreword by José Ignacio Cabezón, a Joint Project of the University of California at Santa Barbara and the Santa Barbara Museum of Art, 2008, 135 p. : p. 77, « On the hill behind the monastery of Gyantse, there is an enormous stone pylon which has a flat sloping side facing the town and the plain. Though the building itself serves the double purpose of a granary, it was built for the ceremony of Tangka day on the fifteenth day of the fourth month, called Saga Dawa, when the monks hang on the pylon an enormous Tangka, or banner, bearing a picture of the Buddha. [...] it is in three sections, the center section measuring about a hundred feet square, and the two side panels a hundred by about twenty feet. Moreover, instead of being painted, it is made entirely of brocade which has been cut to bits and then sewn and applied upon a base to make the picture ». P. 79-80 : « One of the side panels was missing. It was stolen some years ago under the most mysterious circumstances. [...] Some say the Chinese took it; some say the English took it ». P. 81 : « Beside the work involved, the Tangka must have cost an enormous sum to make, for it is entirely composed of the finest and richest of brocades. We were interested to find that parts of it were made of Genoese velvet, some of Florentine cut velvet, some of Persian gold tissue, some even of French seventeeth century silk brocade, besides bits of Chinese, Indian and even Japanese material ». [15] F. Bailey Vanderhoef, Jr., op. cit., p. 119 : « [...] we came to the spot where the wall runs along behind the top of the great pylon that holds the giant tangka. [...] the pylon we found to be only one flight of steps above the level of the hill at the back, and we climbed up to inspect it. On the very top was a wide terrace on the flat roof. Along the front side of this was a covered loggia with several windows looking down on the town. Above the row of windows was a row of twenty or thirty huge wooden pulleys set into the masonry and used to carry the ropes when pulling up the great tangka. [...] We crept through into the darkness. At the very bottom, the building was almost dark, but we could make out a row of square compartments, like huge coal bins, along each side of the gallery that ran down the center of the building. At the far end, a wide ramp circled upward to another floor that had the same double raft of huge bins. The internal construction of the building was entirely of heavy cypress beams, so arranged that the sloping front wall of the building was supported by the hillside at the back. [...] the entire building was once used as a granary. That was the purpose of the giant bins along each floor [...] ». [16] Michael Henss, op. cit., pp. 86-88 (section The Ritual of Displaying The Gos Sku) : « On the 9th of June of 2001 preparations began around four am as every year in the Rgyal rtse gtsug lag khang with the opening of the heavy leather bags in which the thang kas are kept throughout the year. Soon after 5 am the principal scroll and the side-banner were carried – mostly by young lay people – out of the assembly hall up to the gos sku thang sa, "the place for unfolding the silken image", where around 35 monks had gathered and were chanting sutra verses and blowing long dung chen trumpets. / [...] At a quarter to six am, when it was still dark, the thang ka procession arrived at the foot of the steeply inclined wall and the banner was fixed in its full upper width to a long metal pole. Shortly after six, fifteen laymen standing behind the façade at the top of the gos sku spe'u (plate 54) began to pull their precious load up. The image was then unrolled with the help of fifteen ropes in little more than five minutes. / At a quarter past six, the side-banner was pulled-up, fixed to another three ropes. All eighteen ropes slid over an equivalent number of wooden rolls in the top section of the tower and were handled by as many laymen lifting the silken scroll simultaneously. / Pilgrims performing their sacred bskor ra intra muros around the Dpal 'khor chos sde passed by the base of the gos sku thang sa, offering silken scarves and prostrating themselves to worship the silken image. Around ten, when the sun was about to rise over the upper ridge of the eastern hills, the sound of dung chen ('long trumpets') overwhelmed that of monks reciting prayers and the giant banner was let down. This took half an hour, and involved a procedure handled with considerably more care and time than the earlier process of unrolling. The thang ka was displayed for around four hours. Folding (not rolling!) the huge fabric thang ka to keep it safe for another two years is surprisingly complicated and requires a very professional expertise to avoid damage. One more hour was needed for packing and before noon the silken scroll had been carried back to the gtsug lag khang ». [17] Hissage du thangka monumental depuis le toit du mur à thangka du monastère de Tashilhunpo, sur le site tibettravel.org.
Sommaire de l'article : 1. Appellations des murs à thangka Pour imprimer, passer en format paysage
© Christian Lassure 17 février 2018 - complété le 27 février 2018 - 7 mars 2018 - 10 mars 2018 - 15 juin 2018 - 23 juin 2018 - 29 juin 2018 - 6 juin 2019 - 9 mars 2021
Référence à citer :
Christian Lassure Une curiosité
architecturale : les murs à thangka des grands monastères tibétains (An
architectural curiosity: the thangka walls of the major Tibetan monasteries) 17 février 2018 |