VICISSITUDES DES CABANES EN PIERRE SÈCHE 2 - La grande cabane révolutionnaire du lieu dit Les Garrigues à Rognes (Bouches-du-Rhône) :
VICISSITUDES SUFFERED BY DRY STONE HUTS 2 - The large Revolution-era hut at the place known as Les Garrigues at Rognes, Bouches-du-Rhône:
Texte de Christian Lassure, Les anciennes cabanes en pierre sèche de la commune de Rognes dans le département des Bouches-du-Rhône, ont fait l’objet d’une communication à la Journée d’étude organisée par le CERAV à Salon-de-Provence en 2004 (1). La grande cabane des Garrigues y figurait, qui est bien connue des spécialistes de l’architecture de pierre sèche à deux titres : Comme le montre le minutieux dessin fait par M. Michel James avant cet ultime avatar, l’édifice est un grand et haut parallélépipède rectangle au fruit très marqué, surmonté d’une toiture de lauses à quatre versants, deux longs et deux courts, avec rive de grandes lauses en saillie. Les angles à la rencontre des pignons et des gouttereaux sont formés de gros blocs disposés alternativement en boutisses et en panneresses. L’entrée s’ouvre dans l’axe central de l’un des murs courts (ou pignons). Son linteau est un épais bloc de molasse calcaire dont la face inférieure a été recreusée d’une vingtaine de centimètres, dévoilant le parement de l’arrière-linteau. Le parement restant du linteau arbore le millésime 1788 incisé au-dessus d’une croix, ainsi que les lettres SI … IV à gauche du millésime. L’entrée est encadrée extérieurement par deux grandes dalles posées de bout, sans doute pour empêcher la terre de migrer dans le seul, lequel est légèrement excavé. Au droit de l’entrée, dans la partie haute du pignon, est encastré un bloc de molasse calcaire, à la découpe circulaire, où est gravée, sur quatre registres, l’inscription 791 Plusieurs lettres manquent toutefois à la dernière ligne. Il s’agit d’une inscription révolutionnaire, qui affirme les convictions républicaines du propriétaire-bâtisseur mais aussi peut-être une accession à la propriété rendue possible par l’instauration du nouveau Régime. Les deux millésimes (1788 et 1791) du pignon-façade, joints à un troisième (1790) gravé sur le manteau d’une cheminée intérieure, donnent une idée de la durée du chantier de construction, étalé sur trois années (avec un minimum de 14 mois et un maximum de 36 mois). Le deuxième titre à la célébrité du grand cabanon des Garrigues est la transformation qui lui a été infligée ces dernières années : NOTES (1) Les photos 1, 2, 3 et 4 du présent article sont de Jean Laffitte, les photos 5 et 6 sont de Dominique Repérant. (2) Cf. Guiral Almés et Daniel Dannay, L’architecture des cabanes en pierre sèche dans le contexte géologique de la commune de Rognes (Bouches-du-Rhône), dans L’Architecture Vernaculaire, tome 28-29 (2004-2005), pp. 4-25. Pour imprimer, passer en format paysage To print, use landscape mode © Christian Lassure 12 août 2008 / August 12th, 2008 - Complété le 24 août 2008 / Augmented on August 24th, 2008
Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure texte), Jean Laffitte et Dominique Repérant (photos) Série : Vicissitudes des cabanes en pierre sèche (Series: Vicissitudes suffered by dry stone huts) 2 - La grande cabane révolutionnaire du lieu dit Les Garrigues à Rognes (Bouches-du-Rhône) : de la pierre sèche au bain de mortier (The large Revolution-era hut at the place known as Les Garrigues at Rognes, Bouches-du-Rhône: from dry-stone to mortar-soaked hut) http://pierreseche.chez-alice.fr/cabane_enduite_de_mortier.htm 12 août 2008 |