CABANE EN PIERRE SÈCHE REMPLOYANT DES MEULES DE MOULIN À COURNONSEC (HÉRAULT) DRY STONE HUT WITH REUSED MILLSTONES AT COURNONSEC, HÉRAULT Christian Lassure (texte), Gilles Fichou (photos) Dans la page Questions & Réponses 2011 de pierreseche.com, l'un des auteurs (Gilles Fichou) signalait l'existence, à Cournonsec dans l'Hérault (1), d'une cabane dont la voûte était couronnée par une meule de moulin. Des photos de l'extérieur et de l'intérieur de l'édifice sont désormais disponibles, qui permettent de se faire une idée de ses caractéristiques architecturales et morphologiques et des divers remplois (meules à grains, supports de foudres vinicoles) qu'elle comporte. Le reste du matériau semble être de la molasse calcaire tendre. L'édifice est en forme de cylindre à fruit, avec, au sommet, un bombement de terre rapportée où poussent un gazon d'herbe et quelques touffes d'iris. Une moitié de meule est dressée contre la paroi extérieure à gauche de l'entrée comme pour faire un coupe-vent. L'entrée est basse, elle a pour encadrement des blocs de récupération, dont deux anciens supports de foudres à la base des piédroits. Au dessus de l'entrée, on aperçoit deux pierres de remploi posées côte à côte et dont la face vue est en biseau : elles font penser à une sorte d'entablement. La couverture de terre est balayée par les branches de deux arbres qui poussent contre la cabane : à la longue, elles feront tomber les pierres de l'arase en haut du parement extérieur. Dans la dernière assise de la voûte d'encorbellement, on remarque la présence de deux fragments de meules. Sur cette assise, est posée une meule entière en guise de dalle de couronnement de la voûte. La meule est toutefois dangereusement fendillée dans toutes les directions. Une pierre circulaire occupe son œillet. Les pierres de support de foudres employées dans les côtés de l'entrée sont non pas dans leur position d'origine (avec leur côté le plus long dans le sens horizontal) mais relevées (avec leur côté le plus long dans le sens vertical). NOTE (1) À Montbazin, selon André Cablat ( L'architecture rurale en pierre sèche de L'Hérault : cabanes de bergers, d'agriculteurs et de charbonniers), les cabanes en pierre sèche auraient eu pour appellation « nichette » : s'il s'agit du diminutif du français « niche », on s'attendrait plutôt à voir ce vocable appliqué aux niches ou aux renfoncements réservés dans la maçonnerie des murs d'enclos, mais s'il s'agit de la francisation de l'occitan niset, « petit nid», alors on a affaire à une appellation peut-être humoristique (cf Christian Lassure, Les noms des cabanes en pierre sèche). ADDENDUM Cette cabane a été restaurée et consolidée par les associations « Il était une fois Cournonsec » et « Pierres d'Iris » en 2016. Le moulin, dont les pierres et les meules ont été réutilisées pour bâtir cette cabane, se trouvait trois cent mètres en amont sur le ruisseau La Vène d'après la carte de Cassini. Pour imprimer, passer en format paysage © Christian Lassure Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure (texte), Gilles Fichou (photos) |