Cet abri pastoral de plan rectangulaire se caractérise par une façade plane en pignon avec entrée axiale, des murs porteurs latéraux et une toiture surbaissée couverte de fines lauses.
La maçonnerie des murs fait appel à de grandes dalles, les plus plates étant réservées à la confection de rives  saillantes.

Le photographe est Olivier Petri, à qui l'on doit également une carte sur le cabanon pointu de Ganagobie.

On retrouve, dans la moitié supérieure de cette carte postale, le bâtiment précédent, vraisemblablement photographié plusieurs décennies auparavant d'après l'absence de jeunes sapins à proximité. Le photographe a penché légèrement son appareil vers la gauche si bien que l'abri semble tanguer.
Le bâtiment occupant la moitié inférieure de la carte est morphologiquement très proche de celui au-dessus mais s'en différencie par son entrée aux montants parallèles (et non pas convergents), sa maçonnerie de petites dalles et le hiatus ou coup de sabre visible dans le parement du mur porteur de droite, indice d'un ajout en façade.

Le photographe est Pierre Muscarella, photographe et éditeur, dans les années 1980, de cartes postales ayant pour sujet la haute Provence et son architecture.

Agrandissement de la moitié inférieure de l'abri pastoral 2. Le côté gauche de la façade est abîmé et sujet à un déversement latéral.

Cet abri pastoral est l'ouvrage le plus connu et le plus photographié des quarante attribués au berger Bernard évoqué par Pierre Martel. Il est vrai que le chemin de crête, très fréquenté par les randonneurs, passe juste à côté.
Dans le mur latéral, la large césure verticale visible est le résultat du placage d'une façade à entrée resserrée contre un édicule initial au plan en forme de U bien trop ouvert pour assurer une bonne protection contre les éléments.
Il faut être peu au fait de la vie d'incomfort que menaient les bergers d'antan pour qualifier de « maison » ce qui n'est qu'un petit abri temporaire, sans porte, ni cheminée, ni siège, ni table, ni citerne. S'il y a une maison, elle est au village (*).

(*) Sur les conditions de vie du prolétariat rural au XIX^e siècle et dans la première moitié du XX^e siècle, on consultera avec profit l'étude du géographe Jean Pitié « Pour une géographie de l'inconfort des maisons rurales » publiée en 1969 dans la revue Norois.

Nous ignorons si la citation est de Pierre Ricou ou d'une autre personne.